Les plafonds coupent court à toute hésitation : atteignez 15 000 euros de loyers bruts et le micro-foncier disparaît, laissant place au régime réel, sans alternative. Même constat pour ceux qui gèrent leurs biens via une SCI : cette porte reste verrouillée. On n’y trouve aucune faille, aucun recours caché. Dans ces situations, fini la possibilité de soustraire ses dépenses réelles : un abattement de 30 % s’applique, quelles que soient les dépenses engagées. Dès lors que des travaux importants surviennent, l’intérêt du dispositif se réduit comme peau de chagrin.
Autre exigence impossible à contourner : les biens doivent être détenus en direct, en dehors de toute loi fiscale à part comme la loi Pinel. La déclaration tient en une seule ligne dans le formulaire des revenus fonciers. Objectif affiché : éliminer tout casse-tête administratif, simplifier la démarche au maximum et offrir un cadre fiscal lisible sans mauvaise surprise.
Plan de l'article
Le régime micro-foncier en un coup d’œil : définition et conditions d’accès
Le micro-foncier cible ceux qui perçoivent uniquement des revenus fonciers issus de la location nue. Dès lors que le revenu brut foncier annuel, tous biens et tous membres du foyer fiscal confondus, reste sous la barre des 15 000 euros, l’administration applique automatiquement un abattement forfaitaire de 30 % sur le montant déclaré. Aucune vérification, aucun justificatif : tout se fait en coulisses, sans calcul ni ligne à remplir en plus.
Dérivée de l’article 32 du CGI, cette règle ne s’applique qu’aux locations non meublées. Le fonctionnement est limpide :
- Le propriétaire indique le total des loyers bruts perçus sur l’année, hors charges récupérées.
- L’administration coupe du montant 30 %, censés englober l’ensemble des charges courantes : intérêts d’emprunt, frais de gestion, travaux ordinaires…
- La somme restante devient la base pour l’imposition des revenus fonciers et les prélèvements sociaux.
Nul besoin de passer en revue ses factures : tout est pris en compte d’emblée. En respectant les conditions, le micro-foncier s’active de lui-même. Ce schéma trouve son public parmi les bailleurs peu exposés aux frais ou cherchant avant tout la simplicité, plutôt que l’économie maximale par l’optimisation. Il faut le savoir : le déficit foncier est incompatible, la tranquillité administrative prime sur l’affût fiscal.
Le micro-foncier, c’est un calcul transparent, un minimum d’efforts au moment de déclarer, et la certitude de ne pas crouler sous les justificatifs. Un cycle qui rassure mais ne tolère aucun écart.
Qui peut profiter du micro-foncier ? Cas d’éligibilité et exclusions fréquentes
La clarté et la rapidité du micro-foncier séduisent de nombreux propriétaires bailleurs, mais les critères à remplir sont précis. Sont concernés uniquement les foyers fiscaux dont les revenus locatifs bruts issus de locations nues ne franchissent pas la limite annuelle de 15 000 euros, cumulés pour tous les biens et toutes les personnes du foyer, y compris dans le cas d’une indivision.
Plusieurs catégories de biens et situations ferment toutefois l’accès. Impossible par exemple de profiter du micro-foncier pour les logements relevant d’un dispositif fiscal spécifique : Pinel, Denormandie, Malraux, Monuments Historiques, Borloo, Besson, Périssol, Robien, Scellier… Ces dispositifs spéciaux obligent à utiliser le régime réel : aucune dérogation envisageable. Même exclusion claire pour les locations meublées, qu’elles concernent l’habitation ou un local professionnel : seule la location nue est retenue dans cette trame allégée.
Voici les différentes situations qui rendent impossible l’accès au micro-foncier :
- Percevoir des revenus fonciers issus de la location meublée
- Détenir au moins un bien relevant d’un régime fiscal particulier (Pinel, Malraux, etc.)
- Enregistrer des revenus locatifs bruts supérieurs à 15 000 euros par an
Si aucun de ces motifs de blocage ne s’applique, la détention en indivision ou par une société civile immobilière permet d’accéder au micro-foncier, à condition de ne pas dépasser la barre des 15 000 euros et d’exclure tout régime fiscal dérogatoire. Tout est question de cohérence : seuls les revenus issus de la location nue et hors niches fiscales donnent accès à ce dispositif express.
Comment déclarer ses revenus locatifs sous le régime micro-foncier ?
La déclaration des revenus locatifs via le micro-foncier se démarque par sa rapidité. Nul besoin de compiler les factures ou de détailler chaque poste de dépense : tout est concentré dans le formulaire 2042, espace « Revenus fonciers ».
Il ne reste qu’à y inscrire le montant total des loyers bruts perçus, sans rien soustraire. Le fisc attribue de lui-même l’abattement forfaitaire de 30 %, prévu par l’article 32 du CGI. Ce pourcentage est conçu pour couvrir tous les frais liés au bien, aucune pièce justificative n’est demandée. Résultat : le revenu foncier imposable correspond à 70 % du total déclaré, c’est cette somme qui sert de base à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.
Une fois la démarche accomplie, l’administration prend la relève et effectue pour vous tous les calculs nécessaires. Le contribuable n’a pas à intervenir davantage, le mécanisme s’active tout seul si les critères sont au rendez-vous. Les bailleurs qui souhaitent opter pour le régime réel doivent, eux, en faire explicitement la demande : ce choix est valable pour trois ans minimum.
Le parcours peut se résumer simplement :
- On déclare le revenu brut foncier encaissé dans l’année, sans abattement préalable
- L’administration applique automatiquement les 30 % d’abattement
- La somme obtenue forme la base de calcul de l’impôt
Avantages, limites et situations où le micro-foncier est le plus intéressant
Le point fort du micro-foncier : sa simplicité radicale. Finies les colonnes de dépenses à justifier, l’abattement de 30 % s’applique d’un trait sur l’ensemble des frais afférents à la location nue. On gagne un temps considérable, la déclaration devient limpide et la gestion bien moins stressante.
Cet avantage colle tout particulièrement à la réalité des foyers dont les revenus bruts fonciers restent en dessous de 15 000 € : stabilité fiscale, proportionnalité des charges, aucun souci de formalité ni de calcul sophistiqué, c’est l’outil parfait pour la location courante sans rénovation d’ampleur ni engagement financier hors normes.
La limite apparaît quand les charges déductibles montent : intérêts de crédit immobilier, gros travaux, taxes, frais de gestion… Si le total réel dépasse 30 % des loyers, il vaut mieux passer au régime réel, seul à même de créer du déficit foncier imputable sur le reste du revenu, possibilité strictement exclue du micro-foncier.
Mieux vaut évaluer avant de trancher. Dresser la liste précise de ses charges, simuler les deux pistes. Le micro-foncier s’adresse surtout à celles et ceux qui possèdent un ou deux biens, avec peu de dépenses inattendues. Au-delà, l’optimisation fiscale exige du temps, un vrai suivi administratif : le régime réel devient alors rapidement préférable.
Sous son vernis de simplicité, le micro-foncier déploie une solution sans embuscade pour les investisseurs ordinaires. À chacun d’évaluer sa trajectoire : la bonne décision fera la différence entre une fiscalité fluide et un parcours semé d’embûches.


