Un cheval adulte peut perdre jusqu’à 10 % de son poids corporel en eau en seulement 24 heures sans accès à une source d’abreuvement adaptée. Malgré leur régime riche en fibres, les chevaux ne compensent pas ce manque par l’alimentation seule : l’herbe fraîche apporte de l’eau, mais reste insuffisante lors de forte chaleur ou d’effort physique. Les besoins hydriques varient fortement selon la saison, l’âge, l’état physiologique et le niveau d’activité. La qualité de l’eau distribuée influence directement la santé digestive et la performance, tandis qu’une déshydratation, même modérée, expose rapidement à des troubles graves.
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L’eau, un pilier souvent sous-estimé de la nutrition équine
L’eau arrive en tête des priorités chez le cheval, loin devant le foin, l’herbe ou n’importe quel fourrage sophistiqué. Pour un animal de 500 kilos, cela représente entre 20 et 60 litres par jour, selon la température, la composition de la ration alimentaire et l’intensité du travail. Sans cet équilibre, impossible de maintenir l’hydratation, d’assurer une bonne assimilation des nutriments ou de contrôler la température corporelle.
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Le système digestif du cheval marche de pair avec la présence régulière d’une eau irréprochable. Dès qu’il reçoit des fibres, issues du fourrage ou de l’herbe fraîche, il doit mobiliser de l’eau pour permettre la fermentation et assurer le transit intestinal. Priver un cheval d’abreuvement, même peu de temps, c’est prendre le risque de coliques, d’un appétit en berne ou d’une dégradation rapide de la santé. L’eau véhicule également minéraux, oligo-éléments et vitamines, autant de briques du socle alimentaire.
Les rôles incontournables d’une hydratation suffisante se déclinent ainsi :
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- Soutien des fonctions vitales : respiration, bonne circulation sanguine, stabilité thermique.
- Assimilation des nutriments : meilleure utilisation des protéines, acides aminés et minéraux.
- Prévention des troubles digestifs : facilitation du transit et diminution du risque d’impaction.
Sous la chaleur, avec une alimentation dominée par le foin sec ou une ration concentrée, la consommation d’eau grimpe de façon marquée. Chaque jour, le cheval tire son équilibre de cette eau, souvent discrète, toujours décisive dans l’alimentation cheval.
Quels sont les besoins hydriques d’un cheval selon son mode de vie et la saison ?
Le besoin hydrique du cheval change d’un jour à l’autre, d’une activité à l’autre. Un animal au pré, tranquille et broutant une herbe gorgée d’humidité, réclame bien moins qu’un cheval de sport ou de travail au rythme plus soutenu. L’adulte, en moyenne, boit entre 20 et 60 litres chaque jour, avec des hausses notables dès que la température s’élève ou que l’activité physique s’intensifie.
L’effort accentue la production de sueur et entraîne une perte marquée d’électrolytes. En été, la perte d’eau par évaporation s’accélère et impose une attention accrue à la consommation d’eau chez le cheval. L’hiver, le foin sec devient la base de la ration : l’apport en eau, alors, doit être compensé par une distribution régulière. Chez la jument en production laitière ou le poulain en croissance, les volumes montent en flèche, le lait ou les tissus musculaires exigent une hydratation nettement supérieure à celle d’un adulte paisible.
Pour repérer les volumes moyens selon les profils, voici quelques repères concrets :
- Cheval de loisir au pré : 20 à 30 litres par jour, selon météo et environnement.
- Cheval de sport ou de course : 40 à 60 litres ; davantage lors d’un effort continu.
- Jument en lactation : la consommation grimpe jusqu’à 70 litres sur certaines journées.
La quantité d’eau à prévoir dépend donc du poids, de l’effort, du climat mais aussi de la nature de la ration alimentaire. Impossible de standardiser : chaque cheval réclame une adaptation constante, sans quoi sa robustesse et son espérance de vie déclinent en silence.
Qualité de l’eau : pourquoi la vigilance s’impose chaque jour
La qualité de l’eau joue un rôle immédiat sur le cheval : santé fragile ou vitalité pleine, tout peut basculer selon l’abreuvement. Un abreuvoir souillé, un seau exposé à la poussière ou à la chaleur suffit à rendre l’eau peu appétente. Le système digestif de l’équidé, particulièrement sensible, réagit très vite. Eau stagnante, traces de bactéries, algues ou présence de nitrates : les risques de ralenti digestif, colique ou diarrhée guettent à la moindre dérive. Les chevaux installés en zone agricole ou à proximité de terrains traités sont encore plus exposés.
Même l’eau du robinet mérite d’être examinée attentivement. Un excès de minéraux (calcium, fer, magnésium) perturbe la ration alimentaire et compromet l’absorption des oligo-éléments et vitamines. Installer une pierre à sel peut encourager l’animal à s’hydrater un peu plus, mais aucun correctif ne remplace une eau claire et saine. L’odeur, la couleur ou le goût sont autant d’indicateurs à garder à l’œil.
Certains signaux invitent à la surveillance quotidienne :
- Odeur inhabituelle : suspecter algues, polluants ou matières organiques.
- Dépôts dans le fond du récipient : attention aux traces de calcaire ou de fer.
- Baisse subite des quantités bues : un changement, une contamination, un problème est peut-être en cause.
Un cheval refuse spontanément une eau douteuse, privant ainsi son organisme de ce qu’il lui faut pour digérer foin, fibres et minéraux. Offrir une eau irréprochable chaque jour, c’est donner à la nutrition équine une base aussi décisive que le choix du fourrage ou le complément de vitamines.
Déshydratation chez le cheval : signaux d’alerte et conséquences à surveiller
La déshydratation s’installe silencieusement. Dès qu’un cheval n’a pas assez d’eau ou que la qualité laisse à désirer, certains indices ne trompent pas : muqueuses sèches, élasticité de la peau en baisse, yeux creusés, moins d’entrain aux repas. L’attitude change, l’animal paraît plus lourd, moins alerte. Parfois la température corporelle grimpe, le souffle s’accélère : la situation se complique.
Rapidement, l’équilibre des fonctions vitales se dérègle : la respiration, la circulation, le transit digestif faiblissent. Muqueuses asséchées, apparition ou aggravation de diarrhées, coliques plus fréquentes… La sueur, trop riche en minéraux, vide les réserves. Chez le cheval en travail, la perte d’eau va de pair avec une baisse de forme et un déficit de minéraux.
Pour détecter rapidement un manque d’eau, quelques observations s’imposent :
- Faire un test de recoloration capillaire (pression sur la gencive : le retour du rose doit être quasi instantané).
- Contrôler l’aspect des crottins : s’ils deviennent secs et compacts, l’alerte est donnée.
- Surveiller la prise d’eau durant les repas, surtout quand la ration change.
Impossible de relâcher l’attention, même hors période de chaleur. Un box insuffisamment ventilé, un effort intense, trop peu de fibres ou une eau peu engageante suffisent à créer une situation à risque. Les chevaux âgés ou affaiblis sont particulièrement vulnérables ; les effets sur la vitalité et sur la récupération peuvent se faire sentir longtemps. L’eau, parfois reléguée au second plan, s’avère chaque jour la véritable frontière entre résistance et vulnérabilité.